Washington : Par amour pour une ville
Après un stage d’études à Washington, Sonia Ziadé décide qu’elle débutera sa carrière politique à cet endroit et nulle part ailleurs. Malgré les obstacles qui se glissent sur son chemin, elle a la conviction d’y retourner. Elle nous raconte son parcours rempli de péripéties pour atteindre son objectif.
Les déboires avant la réussite
La majorité des jeunes, qui font un stage à Washington, désirent rester pour y travailler. Il y a plusieurs opportunités professionnelles très attrayantes. Dans mon cas, sans statut de citoyenneté et sans permis de travail, les démarches ont été beaucoup plus compliquées.
Pendant un an, j’ai envoyé mon cv à plusieurs employeurs. Je suis même retournée sur place pour des entrevues qui ont toutes été annulées lorsque les organisations ont réalisé qu’elles devraient faire des efforts supplémentaires pour m’embaucher parce que je n’avais pas le statut de citoyenne américaine. Malgré tout, j’ai continué mes démarches. Je savais que les regrets allaient s’emparer de moi si je n’y allais pas. J’étais déterminée, c’était Washington ou rien.
Puis un jour, lorsqu’il ne me restait que très peu d’espoir d’obtenir un emploi, le Washington Center m’a contacté pour une entrevue. Ils ont même payé mon billet d’avion et mon hôtel sur place. Je me rappelle encore la date exacte de mon entrevue, le 22 décembre 2005, tout juste avant Noël. Je retournais à Montréal remplie de joie parce que j’avais été sélectionnée.
La planification du départ; lune de miel ou cauchemar?
Tout d’abord, l’offre d’embauche que j’avais entre les mains ne garantissait pas que j’allais obtenir un visa de travail. Le moment le plus stressant de mon expérience fût lorsque j’ai été chercher ledit visa à la frontière du Canada et des États-Unis. On ne se doute pas que les officiers en place ont le pouvoir de refuser notre demande. J’étais complètement sur les nerfs et je devais convaincre les officiers que j’avais les qualifications pour occuper le poste sans le prendre à un citoyen américain.
Durant les premières années, j’ai dû renouveler mon visa annuellement. J’y suis toujours allée la veille de Noël pensant qu’ils se sentiraient un peu mal de refuser mon renouvellement.
Le visa réglé, j’avais deux semaines pour me trouver un logement, faire mes boîtes, me louer une voiture, dire au revoir, etc. Avez-vous déjà essayé de trouver un logement à distance? Ce n’est vraiment pas évident!! Qui veut louer à quelqu’un qu’il n’a jamais rencontré? Finalement, j’en ai trouvé un pour quelques jours.
Journée de départ vers Washington : tempête de neige! J’avais loué un camion pour déménager mes biens, mais quelques heures avant mon départ j’ai paniqué. Je n’avais jamais conduit un camion de ma vie. Heureusement, il y avait une « station-wagon » qui devait être retournée en banlieue de Washington. Quelle chance! J’ai tout de suite fait l’échange. Je l’ai remplie au maximum. Puis, avant le lever du soleil, je suis partie seule affronter la tempête dans les montagnes du Vermont.
Washington, j’arrive!
Une fois sur place, arrivée saine et sauve, mon premier défi a été de survivre sans coussin financier. J’ai dû me faire délivrer un numéro d’assurance sociale, ouvrir un compte de banque et attendre plusieurs semaines avant d’être payée. Cependant les défis financiers et administratifs sont vite oubliés lorsque l’aventure commence vraiment.
Deux semaines après mon arrivée, in extremis, j’ai trouvé un appartement où j’ai dû déménager en pleine nuit, le soir-même. J’ai fait une belle rencontre avec ce nouveau coloc. Une belle amitié s’est développée et elle perdure aujourd’hui.
L’autre grand défi a été de me bâtir un cercle social. Deux ans auparavant, j’avais passée une année dans un village en Allemagne où j’avais dû combattre l’isolement. Heureusement, l’environnement de travail à Washington était très jeune et plusieurs de mes collègues se trouvaient dans la même situation que moi. La plupart d’entre eux étaient aussi des expatriés ou arrivaient d’un autre état américain. J’ai ensuite créé des liens avec des partenaires du Washington Center, puis avec d’autres canadiens qui vivaient dans la ville.
La facilité que j’ai à entrer en contact avec les gens a été, à ce moment, un de mes plus grands atouts.
Le retour au Québec
Huit années plus tard, j’ai décidé de revenir au Québec. À mon retour, j’ai réalisé que l’expatriation pendant plusieurs années comporte des risques et des défis importants. Après toutes ces années, je connaissais très peu de gens à Montréal. Cette expérience du retour m’a fait prendre conscience de l’importance du réseau de contacts. J’ai dû faire de nombreux efforts et prendre le temps de me bâtir un nouveau réseau de contacts. Puis j’ai cofondé l’organisme Connexion internationale de Montréal, le réseau des jeunes professionnels en relations internationales du Grand Montréal. Grâce à ce réseau, j’ai trouvé mes premiers emplois professionnels au Québec.
En parlant avec plusieurs membres de ce réseau, j’ai réalisé qu’un défi pour la majorité des personnes qui arrivent de l’étranger est l’intégration au marché du travail.
Ce qui fait la différence, c’est le réseau de contacts. C’est la clé du succès!
Avec un peu de recul, je constate qu’il s’agit de l’une des meilleures décisions que j’ai prise dans ma vie. Je n’ai aucun regret, au contraire! Je suis maintenant de retour au Québec en sachant que j’ai vécu l’aventure souhaitée. J’ai acquis une superbe expérience professionnelle, établi un beau réseau de contacts et des relations durables aux États-Unis. Cette expérience m’aura finalement ouverte d’autres portes…
À bientôt!
Andréanne
Auteure : Andréanne Leduc, CPA, CA
Engagée à promouvoir des opportunités de développement personnel et professionnel.
Article composé à partir des réponses à un questionnaire complété par Sonia Ziadé
AVIS D’EXPERTS ET RESSOURCES
Performance : pour passer à l’action
Pour en savoir plus sur l’organisme Connexion internationale de Montréal ; cimtl.org
Pour plus d’informations sur le Washington Center ; twc.edu