Se laisser guider aux quatre coins du monde
Depuis son enfance, Marilyn Cormier a déménagé suffisamment de fois, qu’elle ne les compte plus. À la rencontre de son conjoint, elle savait que son travail à l’ambassade du Canada occasionnerait possiblement plusieurs déménagements hors pays. Aujourd’hui, maman de deux petits garçons et de retour au Québec, elle nous raconte les péripéties qu’elle et sa famille ont vécues en s’établissant dans divers pays.
Une adaptation naturelle au déménagement
Lorsque j’étais jeune, j’ai déménagé à plusieurs reprises. Mon père travaillait dans le milieu bancaire. J’ai dû m’adapter à différentes régions et apprendre à me faire de nouveaux amis.
À l’adolescence, c’était un peu plus difficile, parce que je ne voulais pas laisser mes amis. Malgré tout, j’ai toujours été bien dans ces situations de changement. Je n’ai jamais eu de difficulté particulière d’adaptation.
Lorsque j’ai rencontré mon conjoint, j’ai rapidement été emballée par la possibilité que nous aurions de découvrir d’autres pays et d’autres cultures. Son travail à l’Aambassade lui offrait de nombreuses opportunités de déménagments hors pays; des mandats d’environ deux ou trois ans. Nous étions, tous les deux, prêts pour l’aventure.
Ce qui m’étonne encore aujourd’hui, c’est que ma sœur, qui a vécu la même chose que moi plus jeune, n’a jamais eu envie de déménager pour découvrir le monde.
Les défis d’un nouveau départ
En 2012, mon conjoint a accepté un mandat dans l’immense capitale égyptienne, Le Caire. Et je l’ai suivi! Notre arrivée suivait la révolution de 2011. Il y avait des manifestations partout. Avant de quitter, nous n’avions aucune idée de la situation de ce pays. Cette période n’a pas été facile. Nous nous sommes tout de même adaptés pour y rester.
Il y a des avantages et des défis à relever lorsqu’on vit des déménagements hors pays, c’est évident. Encore sans enfant, il était plus facile pour nous de gérer notre quotidien. Après deux semaines à la maison, j’ai rapidement eu besoin de me trouver un emploi. Je devais rester ouverte aux opportunités qui allaient se présenter. Il ne s’agissait pas de trouver mon emploi de rêve, mais plutôt d’occuper mon temps tout en me permettant d’intégrer une nouvelle culture.
Après quelques semaines de recherches intensives, un cabinet d’avocats a retenu mes services pour transcrire des enregistrements vocaux avec leurs clients anglophones. Ma bonne compréhension de l’anglais a aidé! Par la suite, j’ai dû m’adapter à un environnement de travail complètement différent de ce que j’avais connu auparavant au Québec. Par exemple, la hiérarchie occupe une place très importante en Égypte, et il faut porter particulièrement attention à notre façon d’aborder les collègues en fonction de leur statut. J’ai dû m’adapter.
Déménagements hors pays… de défi en défi!
Deux ans plus tard, mon conjoint eut envie de retourner aux études pour compléter sa maîtrise. Mais pas n’importe où. Il s’est inscrit au King College de Londres. Avec son employeur, il avait la possibilité de prendre une année sabbatique.
Dès qu’il a été accepté, j’ai pris une semaine pour aller visiter des appartements directement sur place. J’avais même réussi à combiner mon voyage rempli de visites avec une entrevue d’embauche.
L’accent de l’anglais britannique était plutôt intimidant. J’avais peu d’espoir de décrocher le contrat. À ma grande surprise, ma candidature a été retenue. Et j’avais aussi réussi à nous dénicher un appartement. Tout ça en une semaine! Je ne pouvais pas être plus heureuse.
Une fois déménagée, j’ai réalisé que les Britanniques sont plutôt réservés et ont une humeur particulière. Heureusement, je m’y suis adapté rapidement, en l’adoptant moi-même après quelques mois là-bas. Certains codes sont aussi assez rigides et il faut être attentifs à ces signes. Par exemple, la façon de se comporter dans le métro. Malheur à celui qui restera immobile dans la voie de gauche des escaliers roulants ou à celui qui ne laissera pas les gens sortir avant d’essayer de rentrer dans un wagon!
Bref retour au Québec… avant de repartir
Une fois les études de mon conjoint terminées, nous sommes revenus au Québec pour mon congé de maternité. L’arrivée de notre premier bébé nous réjouissait, mais nous souhaitions retrouver un peu de calme. Je me rappelle avoir demandé à ma sœur d’aller visiter des maisons pour nous, puisque nous étions toujours à Londres. Grâce à son aide, nous avons trouvé un logement pour un an.
Tout juste après avoir fêté notre première année de retour au Québec, mon conjoint a accepté un nouveau poste dans un autre pays. Mon ainé avait 13 mois à ce moment-là. Nouvelle destination : Alger en Algérie! Le complexe de l’ambassade où nous nous trouvions était sécurisé. Tous les diplomates canadiens y résidaient.
Nous avons pu avoir notre voiture avec nous sur place. La conduite automobile est tellement différente là-bas! Les feux de circulation et les arrêts y sont rarissimes. Ça rend la circulation plus fluide, mais il faut être très alerte. Ça nous a pris un bon moment pour nous adapter.
Pour tisser des liens avec les gens de la communauté algérienne, j’allais régulièrement avec mon fils dans un centre culturel pour faire des activités avec d’autres mères et enfants. Nous avions la possibilité de côtoyer des familles algériennes et des expatriés de partout. Je jugeais important que mon fils puisse socialiser puisqu’il était, à l’époque, le seul enfant sur le complexe de l’ambassade.
Avec un enfant et loin de notre famille, la technologie devenait indispensable pour garder contact. Mon fils parlait régulièrement à ses grands-parents qui le voyaient grandir via l’écran.
Nos vacances servaient à revenir au Québec pour voir nos proches. Des moments inoubliables, remplis de bonheur! Ces visites étaient particulièrement riches, ce qui n’est pas nécessairement le cas quand on voit notre famille sur une base plus régulière.
La suite de l’aventure… déménagements hors pays, lequel!?
Après l’Algérie et la naissance de mon deuxième garçon au Québec, nous sommes partis en Indonésie pour un an. Ce fut une expérience de plus derrière notre cravate!
La possibilité de vivre dans un autre pays est tellement plus enrichissante que de seulement les visiter en quelques semaines. J’y ai découvert différentes cultures en vivant aux côtés des habitants.
À notre retour au Québec, en juin 2019, nous avons réaménagé dans la maison que nous avions achetée avant de partir en Indonésie. Le plaisir de retrouver notre chez nous!
Des discussions de déménagements hors pays sont courantes à la maison. Nous pourrions repartir, toute la famille, d’ici 2024 pour vivre une nouvelle expérience. En attendant, nous profitons de la proximité avec nos proches et de la vie au Québec!
À bientôt!
Andréanne
Auteure : Andréanne Leduc, CPA, CA
Engagée à promouvoir des opportunités de développement personnel et professionnel
Article composé à partir d’une entrevue effectuée avec Maryline Cormier
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