À la recherche de l’emploi de rêve
Vaincre sa timidité en montant sur scène. Explorer la musique, les chantiers de construction, le rôle-conseil en orientation ainsi qu’en réadaptation, ce sont tous des terrains connus par Guillaume Lamontagne. Lui qui œuvre maintenant auprès des jeunes comme agent de projets jeunesse, sans oublier sa passion pour l’entrepreneuriat entre tout ça, Guillaume a un parcours des plus diversifiés. Ce qui est encore plus intéressant c’est qu’il dit avoir aimé chacun de ses emplois. Découvre son histoire qui nous démontre qu’il est possible de suivre le rythme des changements avec ouverture et enthousiasme pour trouver son emploi de rêve.
Développer ses connaissances sur le marché du travail
Au secondaire, je n’avais pas des bonnes notes. J’étais timide. Un conseiller d’orientation m’avait suggéré de m’inscrire en architecture, ce qui ne correspondait pas trop à ma personnalité et à mes aspirations. J’étais plutôt du type relax. Je faisais partie d’un band de musique, pas comme chanteur, mais comme guitariste. J’étais passionné par le domaine. Je m’imaginais déjà technicien en sonorisation. À l’époque, il n’y avait qu’un seul cours qui se donnait à Drummondville et qui demandait de faire des études en musique.
Alors, d’un pas décidé, je me suis inscrit au cégep en musique dans le programme de musique classique. La transition du secondaire vers le cégep est une grande étape remplie de défis. En musique, mon principal défi était de faire beaucoup d’heures de pratique en plus de réussir dans les matières de base. Je réussissais relativement bien en musique, mais je cumulais les échecs dans les matières de base comme la philosophie, la littérature et même l’éducation physique. J’accumulais aussi une fatigue et je me lassais tranquillement de mon instrument, jusqu’à en être complètement « écœuré ». Finalement, j’ai complété deux ans sur trois puis, j’ai abandonné mes études pour me trouver un emploi sur le marché du travail.
À cette époque, j’avais tout juste 19 ans. Une usine de transformation de bois m’a embauché comme journalier. Après quelques mois à travailler dans l’usine, un emploi d’opérateur de machinerie lourde s’est libéré. J’ai postulé et je l’ai eu. Il s’agissait d’un travail de nuit que j’ai fait pendant sept ans. J’ai adoré cet emploi, malgré les particularités de ce travail et de cet horaire. Mes responsabilités étaient variées. J’ai aussi été représentant de notre groupe, notamment en santé et sécurité au travail, avec le syndicat de l’usine, soit l’équivalent de 250 employés.
C’est à ce moment que j’ai appris ce qu’était une relation d’aide.
Vers la fin, les conditions se sont détériorées puis je suis parti en arrêt de travail. J’étais épuisé, tant physiquement que psychologiquement. Le travail de nuit avec la pression de m’assurer que les 75 employés n’arrêtent jamais de travailler. Je devais réaliser certaines manœuvres délicates avec de la machinerie lourde et je commençais à avoir des craintes parfois dues au risque. J’ai finalement quitté mon emploi, tout en restant en bon terme avec l’employeur.
Je me suis retrouvé en arrêt de travail pendant quelques mois. Je me couchais tard et je dormais peu. Les jeux vidéo en ligne occupaient tout mon temps. À part manger et prendre soin de moi de temps en temps, ma vie n’allait pas très bien à ce moment-là.
Un retour aux études pas comme les autres
J’avais toujours eu un intérêt pour la technique ambulancière et je me visualisais bien dans ce métier. J’ai donc finalement décidé de prendre un rendez-vous avec mon centre local d’emploi (CLE) afin de voir mes options pour un retour aux études. C’est à cette rencontre qu’on m’a référé à un Carrefour jeunesse-emploi (CJE), ressource dont je n’avais jamais entendu parler.
Donc, je suis allé rencontrer un conseiller au Carrefour-Jeunesse-emploi de Ste-Foy (Option-Travail) qui m’a suggéré, après avoir fait une démarche de groupe en orientation, de m’inscrire au baccalauréat en orientation pour devenir conseiller en réadaptation pour les accidentés du travail. J’étais emballé par sa suggestion. Puis, je me suis inscrit à l’Université Laval en 2009 pour faire mon retour aux études à 26 ans. Pas de technique ambulancière pour moi finalement. Ce n’était plus mon emploi de rêve.
Avec seulement mon diplôme du secondaire, j’avais des cours pour environ une année de plus à faire pour compenser. J’ai condensé tous mes cours de quatre ans en trois ans. Je pouvais avoir des sessions à sept cours.
J’avais un horaire très chargé, mais j’étais motivé.
Puisque je n’avais aucun revenu mais toujours des engagements financiers reliés à ma maison et mon auto par exemple, j’ai pu obtenir le maximum de prêts et bourse comme candidat adulte. J’ai aussi travaillé durant les étés pour mes stages à la CSST. L’un de ces projets s’appelait « Escouade jeunesse ». Dans chaque région du Québec, en équipe de deux, nous allions à la rencontre de jeunes directement dans leur milieu de travail afin de les sensibiliser aux accidents de travail, aux différentes particularités des milieux à risque ainsi qu’aux initiatives à mettre en place afin d’éliminer ou de mieux contrôler les dangers. En deux étés, j’ai fait plus de 250 présentations à des groupes de dix à plus de 200 personnes. J’ai donc développé une grande aise à parler devant un public.
Des défis pour trouver mon emploi de rêve
Après plusieurs tests et démarches pour accéder à un poste dans le milieu public, le processus administratif lié à la sélection du personnel a commencé à m’affecter et à me décourager.
Je me rappelle une des étapes du processus où nous étions probablement 1500 personnes cordées, un à côté de l’autre, dans une immense pièce située à Expo-Cité (tsé la place où ils font les salons de l’auto). Il y avait des gens à perte de vue. Certaines questions n’avaient pas vraiment de lien avec le travail et je repartais toujours un peu plus déçu de ce processus. J’avais toujours réussi les tests, et je faisais partie des listes de rappel, mais malgré mes résultats et mes nombreux contacts, je n’ai jamais réussi, ni jamais même été appelé, pour un emploi. Aujourd’hui, je réalise que je ne retournerais pas dans ce milieu.
Lorsque j’ai terminé mon baccalauréat en 2012, j’ai d’abord appliqué sur un poste de chargé de projet dans un Carrefour-Jeunesse-emploi de ma région. Ma candidature n’a pas été retenue. Puis, le lendemain, j’ai reçu un appel m’informant qu’une employée venait de quitter et qu’ils m’offraient un poste à contrat. Ce que j’ai accepté avec joie.
Pendant les mois qui ont suivis, j’ai travaillé pour des projets d’insertion, avec des programmes comme « Jeunes en action » et « Chantier urbain ». Au terme de mon contrat, j’ai eu la possibilité de remplacer la réceptionniste quelques mois. J’aimais beaucoup l’ambiance et les responsabilités de bureautique me plaisaient aussi. Finalement, la personne qui s’occupait de l’entrepreneuriat dans l’équipe a quitté quelques semaines plus tard et ils m’ont offert le poste. J’ai accepté et j’ai senti que je me rapprochais de l’emploi de rêve que j’avais toujours souhaité. Un bel exemple d’occasions insoupçonnées qui peuvent se présenter lorsque tu te laisses guider, au jour le jour.
L’entrepreneuriat, une vraie passion!
À la fin 2017, j’ai eu l’opportunité d’explorer le programme « lancement d’une entreprise » puisque mon employeur me payait la moitié de ce cours. En plus, je développais un projet de distillerie artisanale qui me passionnait. J’y voyais une belle option de mieux concilier mon travail et ma famille. Par contre, je ne voulais pas mettre en péril mes amitiés. Donc, j’ai décidé de faire les démarches seul. Tout était bien ficelé, mais je n’avais pas le financement pour faire l’achat des équipements nécessaires. Je n’avais pas plus le financement pour un local et je ne voulais pas mettre mes biens personnels en garantie. Alors, mon projet s’est tranquillement éteint.
Finalement, j’ai décidé que faire 35 heures par semaine comme employé versus 70 heures comme entrepreneur me convenait davantage. Et en plus, j’ai l’opportunité de jumeler les deux avec mon emploi au Carrefour-Jeunesse-Emploi Charlesbourg-Chauveau. J’adore aider les jeunes, en plus du côté éducateur et réseautage de mes responsabilités. Je ne changerais rien de mon parcours et de ma situation actuelle. Comme quoi, il est toujours possible de trouver notre emploi de rêve!
Ah que j’adore ton parcours qui va dans toutes les directions parce que la conclusion est superbe! Des années à chercher ton emploi de rêve pour réaliser que c’est l’ensemble de ton parcours qui en fait la richesse. Merci Guillaume!
À bientôt!
Andréanne
Auteure : Andréanne Leduc, CPA, CA
Engagée à promouvoir des opportunités de développement personnel et professionnel
Article composé à partir des réponses à un questionnaire de Guillaume Lamontagne
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