La prise de décisions commence par les émotions
Coach d’intuition, Nathalie Bertrand se démarque par l’utilisation de méthodologies qu’elle a acquis avec sa certification de l’institut Martha Beck (MB) en Arizona, aux États-Unis. Elle sait prendre ce qui vous semble terne et lui rendre de la splendeur. Dans cette entrevue, elle nous démontre que plusieurs de nos émotions sont les éléments perturbateurs nous empêchant de prendre des décisions éclairées. En sachant les repérer et les identifier, il devient plus facile d’aller de l’avant pour réaliser nos projets de vie.
D : Pourquoi les décisions concernant notre carrière professionnelle nous apparaissent souvent difficiles à prendre ?
Nathalie : D’abord, la première décision liée à notre carrière est souvent : Est-ce que je vais aimer ce métier ou cette profession toute ma vie ? De plus en plus de personnes ne souhaitent plus faire ce choix qui cause un énorme stress.
Pour réduire cette difficulté ou le stress liés à ces décisions, nous devons d’abord identifier quels sont les éléments qui créent ces émotions. Une des premières étapes est de déterminer s’il existe un stress parce que l’on veut plaire à nos parents ou à nos amis. Nous nous créons ce stress puisque nous n’avons jamais poser la question directement à nos parents. Par exemple : ‘maman, papa, allez-vous m’aimer même si je ne fais pas un bon choix de carrière?’
D’autres éléments peuvent ajouter un stress important lié aux décisions concernant notre carrière professionnelle. Par exemple, l’éloignement de la région natale peut être une préoccupation importante pour certaines personnes. Cet élément peut même les inciter à choisir une école professionnelle ou un emploi qui ne convient pas à leurs ambitions pour ne pas aller en grande région. À l’inverse, ceux qui ont un besoin constant de découverte, ou pour se libérer de la contrainte du nid familial, y trouveront une occasion de grandir et de découvrir leurs talents.
D’une façon ou d’une autre, il est important de bien connaître ses intentions avant de déterminer son secteur d’activité ou son domaine d’études. Nous devons d’abord identifier nos objectifs personnels. Par exemple, est-ce que notre objectif est de faire de l’argent, de travailler à l’étranger, d’être en mouvement, de voyager, d’aider les autres, de se prouver qu’on est capable d’y arriver, d’apprendre continuellement, d’être le meilleur, d’avoir une influence. Une fois nos intentions premières connues, il devient plus facile de choisir tout en contrôlant mieux nos émotions.
D : Comment pouvons-nous surpasser le stress lié à la crainte de s’être trompé lorsque nous changeons d’emploi ou lors d’un choix de programme scolaire?
Nathalie : D’abord, le fait de réaliser que le programme ou l’emploi choisi n’était peut-être pas le bon n’a rien de mauvais en soi. Les nouvelles connaissances et compétences acquises font partie de notre savoir et ne seront jamais perdues. Nous avons toujours le choix de nous réorienter vers une autre profession.
Selon un rapport de la fédération des cégeps, en 2015, seulement 32% des étudiants au cégep terminaient leur programme et obtenaient leur diplôme dans les délais prévus. Plus de la moitié de ces étudiants avaient complété leurs études en plus de deux ans dont le tiers avaient changé de programme. Donc, la majorité des élèves font des changements durant leur parcours.
De façon générale, c’est plutôt bien de se tromper, de faire des erreurs et de vivre des échecs puisque ces situations nous rendent plus fort. Ceux qui ne se trompent jamais apprendront beaucoup moins ou feront ces apprentissages plus tard.
Une autre possibilité d’atténuer ce stress lié au choix d’emploi ou de programme d’études est d’attendre avant de choisir pour faire un meilleur choix. Cette période nous permet généralement d’apprendre à nous connaître davantage et faciliter ensuite notre choix en fonction de nos valeurs, nos intérêts et nos passions. Cependant, dans la situation de repousser un choix de programme d’études en allant sur le marché du travail, il y a un risque d’avoir davantage de dettes au moment du retour aux études. La réalisation d’un budget devient un outil indispensable.
Le danger de repousser un changement d’emploi qui ne nous convient plus est qu’en ne prenant pas action nous resterons insatisfaits. Les risques peuvent être différents et dommageables pour la santé intellectuelle. De plus, si une situation dans notre vie personnelle influence notre choix d’un emploi pour augmenter notre revenu, il est fort probable que la décision sera de « geler » notre insatisfaction avec des dépenses superflues et passagères.
D : Dans notre prise de décisions, quels sont les incidences d’écouter davantage notre peur et nos émotions rationnelles que notre cœur ?
Nathalie : L’égo, qui représente notre peur, est le sentiment que nous ressentons pour nous protéger de nos émotions en lien avec ce que nous avons déjà vécu. L’égo nous empêche de vivre une émotion négative.
Lorsque nous écoutons davantage nos peurs, nous limitons nos opportunités de nous réaliser et de nous dépasser. En écoutant davantage notre cœur, notre chemin se parsème de petits détours nous permettant de découvrir nos talents.
Les personnes qui n’écoutent pas leur cœur deviennent « gris », c’est-à-dire blasées. Lorsque nous restons en terrain connu, donc à la limite du perceptible, il devient difficile de se développer et de grandir. Par exemple, un bébé qui sera pris dans les bras de ses parents trop longtemps n’apprendra pas à marcher aussi rapidement qu’un enfant qui sera laisser au sol pour essayer et réessayer par lui-même.
Notre cœur sait où se trouve le meilleur pour vivre notre vie. Il sait aussi le chemin pour y arriver, mais le cœur ne sait pas parler. Il sait seulement comment nous faire sentir bien ou mal. Notre coeur ne peut pas nous décevoir. Il nous guide en nous disant ce que nous aimons et où nous sommes bons. Il sait nous rendre fier, intelligent, fort, compétent, heureux ou complètement à l’opposé, insécure et incompétent. En suivant notre cœur, nous développons plus de compétences dans les domaines où nous sommes naturellement bons. Souvent, il s’agit de domaines dans lesquels nous avons une passion et un intérêt depuis longtemps. Ce qui nous donne une longueur d’avance. En développant nos talents, nous devenons plus compétents et immanquablement plus riches.
Merci beaucoup Nathalie pour ton partage. Tes explications nous éclairent sur l’importance de considérer nos émotions et d’écouter notre cœur dans la prise de nos décisions.
À bientôt!
Andréanne
Auteure : Andréanne Leduc, CPA, CA
Engagée à promouvoir des opportunités de développement personnel et professionnel.
Article composé à partir d’une entrevue effectuée avec Nathalie Bertrand.
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